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Isabelle Brault cherche à tisser le lien entre hier et aujourd’hui, nous faisant partager une émotion viscérale à l’égard des formes simples et puissantes, empruntes de l’histoire des hommes ou de nos propres souvenirs.
Minérales et rattachées à la nature, ses œuvres, sur lesquelles l’usure du temps peut laisser harmonieusement sa trace en y ajoutant même une plus-
L’artiste aborde ainsi simultanément les notions de fragilité, de transformation et d’intemporalité, fondements essentiel à l’existence de l’espèce humaine.
Isabelle Brault … De la terre à l’éther
L’œuvre d’Isabelle Brault, c’est toute la puissance d’un silence. Curieuse similitude dans son évolution avec celle de notre espèce. Au début il y a la matière. Force statique, rassurante, présente depuis toujours. Elle est symbole et repère. Le vent et le temps, dérisoires, n’ont aucune prise sur ses monolithes porteurs d’une spiritualité immémoriale. Tout était là depuis toujours. Écrits muets sur feuilles d’ardoise, Isabelle Brault transmet un message archaïque qui renvoie l’humain, à sa condition de mortel et à ses vanités face à l’œuvre minérale, hiératique, intemporelle.
La colossale certitude est liée d’un fragile fil rouge. Une rupture ouvrira un autre monde où la matière se délitera. Désintégration et intégration dans un espace retrouvé. Libérée du poids de l’Histoire, l’œuvre se fait légère, aérienne, immatérielle. Plus rien n’est figé, permettant tous les possibles. Le fil rouge ne lie plus, mais relie. Le vide et le plein s’accordent comme l’esprit et la matière, dans une mouvance perpétuelle où l’éternité est le moment présent.
Eric Linnartz. Journaliste critique d’art, oct.2015.